Les formes alternatives d’activité, ou comment travailler autrement ?

Les formes alternatives d’activité, ou comment travailler autrement ?

Créer sa boite autrement, ou encore créer son boulot sans vraiment créer sa boite. Et oui, c’est possible, c’est ce qu’on appelle les Formes Alternatives d’Activité (FAA). Avant, on appelait ça les nouvelles formes d’emploi.

Juliette, responsable de l’Ecole Supérieure de l’Entrepreneuriat vous explique comment être ni salarié, ni indépendant.

À l’époque de nos parents ou grands parents, selon l’âge qu’on a, LA carrière « rêvée », c’était de rentrer dans une grosse boite, en sortant de l’école ou de la fac, et d’y grimper tranquillement les échelons. En bref, d’y faire toute sa carrière. Pour les femmes, on disait que le top c’était d’être fonctionnaire, comme ça on était tranquilles avec les enfants, et on pouvait partir à la retraite plus tôt…

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ne pensent plus qu’à créer LA startup qui les propulsera aux côtés des Elon Musk, Xavier Niel, Steve Jobs, Frédéric Mazzella, ou autre Marc Zuckerberg. Et tout ça en moins de 5 ans.

Wouahhhh, penser à la retraite en cherchant son premier job ? Penser avantages sociaux et tranquillité professionnelle ? Ne penser qu’au salariat ? Effectivement, ça peut effrayer. Mais de là à penser que tout le monde peut trouver LA bonne idée, LA bonne méthode et est capable de créer une licorne avant le petit déjeuner, il y a un monde de possibilités intermédiaires, plus ou moins proches du salariat, ou de l’entrepreneuriat, et chacun peut (doit ?) choisir LA forme alternative d’activité qui LUI convient. Le tout c’est de les connaître, et de bien comprendre les spécificités de chacune, pour faire le bon choix.

Mais alors qu’est-ce que c’est ?

Pour simplifier, les formes alternatives d’activités sont une manière différente d’appréhender le monde du travail et notre propre rapport au travail, que ce soit dans sa forme juridique, économique mais aussi sociale, voir sociétale. On ne voit plus le CDI comme le GRAAL à atteindre, ou encore le salaire à 5 chiffres dans une grosse boite comme l’idéal de la réussite.

On pense plutôt qualité de vie professionnelle, conciliation vie pro/vie perso, valeurs, contenu. 

On pense vivre et travailler.

C’est quoi par exemple une FAA ?

Parmi les plus connues, on peut citer le portage salarial, les coopératives d’activités et d’emploi, la micro-entreprise (anciennement appelé auto-entreprise), ou encore les travailleurs des plateformes, les groupements d’employeurs, les entreprises de travail à temps partagé, groupement d’employeurs ou encore le CDI intérimaire.

Et d’où ça vient ?

Un concept pas si nouveau

Ces concepts ont émergé dès les années 80, on les appelait alors les « Nouvelles formes d’emploi » (NFE), mais à force, elles ne sont plus si nouvelles, alors la nouvelle terminologie de forme alternative d’activité correspond mieux à la réalité de ces concepts.

Alors d’abord, il y a le besoin des entreprises de plus de souplesse pour mieux répondre aux fluctuations des marché, à la saisonnalité, … et le recours au CDD et au travail temporaire au détriment du CDI.

Côté travailleur salarié, on constate l’affaiblissement de la vision « une entreprise pour toute la vie », de l’ambition de « faire carrière » en grimpant les échelons, et la volonté des personnes d’arrêter de subir, mais de redevenir acteur de leur vie professionnelle.

Et côté entrepreneuriat indépendant, ça se transforme aussi !

De nombreuses activités qui étaient réalisées par des salariés internes à l’entreprise sont aujourd’hui sous traitées à des indépendants, graphistes, formateurs, électriciens, … autant de « freelance » qui redessinent le marché du travail et montrent la volonté des nouvelles générations et des entreprises de travailler autrement.

Une tendance qui s’inscrit dans la durée

Pour la Fondation Travailler autrement, observatoire et Think tank dédié à ce sujet créé en 2009, «Ce n’est donc pas un changement temporaire, une évolution de courte durée mais une tendance puissante et durable. C’est l’ensemble du marché du travail qui redessine sa propre image. »

Et lorsque les besoins de flexibilité des entreprises rencontrent l’engouement des nouvelles générations pour de nouvelles manières de travailler, les FAA se développent !

Je voudrais cependant nuancer mon propos, et mettre en avant que cette rencontre est un fragile équilibre dans lequel tout n’est pas rose ; ces nouvelles formes d’emploi ne sont pas toujours choisies, et peuvent malheureusement être subies, comme c’est le cas dans les plateformes (livraison, chauffeurs, …) par exemple, pour lesquelles on pourrait presque parler de dérèglementation du marché du travail.

Pour décider quel entrepreneuriat ou quel salariat sera le plus adapté à vos besoins, vos envies, votre activité, je vous invite à vous rapprocher des couveuses d’entreprises. Elles vous permettront de tester votre activité, de trouver des clients, de facturer, sans avoir besoin de vous immatriculer. Vous pourrez ainsi, à l’issue de cette période de test, décider sous quel statut créer votre activité en toute connaissance de cause !

Pour plus de détails sur les FAA elles-mêmes, je vous renvoie vers le site internet de BPI France Création, mine d’information sur l’entrepreneuriat classique ET atypique.

Le portage salarial

https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/differentes-facons-dentreprendre/entreprendre-autrement/recourir-au-portage-salarial

Les coopératives d’activité et d’emploi

https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/differentes-facons-dentreprendre/entreprendre-autrement/cooperatives-dactivites

La micro-entreprise

https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/micro-entreprise-regime-auto-entrepreneur

Le CDI intérimaire

http://lafaabrickcherdet.fr/sites/default/files/2019-04/CDII.pdf

Le groupement d’employeurs

http://lafaabrickcherdet.fr/sites/default/files/2019-04/GE.pdf

Les entreprises de travail à temps partagé

http://lafaabrickcherdet.fr/sites/default/files/2019-12/ETTP.pdf

La société par actions simplifiée unipersonnelle

http://lafaabrickcherdet.fr/sites/default/files/2020-02/SASU.pdf

Pour aller plus loin :