Les 10 tendances du e-learning à surveiller en 2025

Les 10 tendances du e-learning à surveiller en 2025

Quelles sont les tendances qui marqueront le secteur du e-learning en 2025 ? Plutôt qu’un classement hiérarchique, cette liste vise à offrir un panorama des innovations qui façonneront les pratiques pédagogiques, permettant à chacun de tracer son propre chemin d’apprentissage. Après plus de 40 ans d’évolution, quelles sont les dynamiques qui pourraient transformer durablement la formation en ligne ?

1. L’agent conversationnel apprenant

Les agents conversationnels, propulsés par les LLM (Large Language Models), redéfinissent l’accompagnement en formation. L’arrivée de ChatGPT Voice en mai 2024 illustre cette mutation : le passage d’une interface écrite à une interface vocale rend l’interaction plus naturelle et intuitive. Si l’écriture existe depuis 5 000 ans, le langage oral remonte à 250 000 ans, ce qui en fait un mode de communication plus instinctif.

Pour les responsables de formation, ces agents constituent un levier stratégique : disponibles en permanence, ils facilitent l’acquisition des connaissances et l’engagement des apprenants. Leur intégration dans l’écosystème pédagogique repose sur une utilisation pertinente des prompts et une interaction structurée avec les apprenants.

2. L’IA générative

L’intelligence artificielle générative enrichit le mix pédagogique en produisant du contenu multimodal (texte, image, audio, vidéo), créant ainsi des écosystèmes d’apprentissage crosscanal. Cette approche permet une meilleure immersion des apprenants et favorise la rétention des informations, comme l’avait démontré John Sweller dans les années 80.

L’IA devient un outil au service d’une formation adaptative et centrée sur l’apprenant, notamment à travers des pratiques telles que le « Learner Generated Content » (LGC), où les apprenants produisent eux-mêmes du contenu.

3. L’assistant numérique apprenant

L’assistant numérique franchit une étape supplémentaire en gagnant en autonomisation : il ne se contente plus de répondre aux questions, mais prend également des initiatives en automatisant certaines tâches (comparatif de formations, pré-remplissage de dossiers, prise de rendez-vous).

L’adoption rapide de ces assistants pourrait transformer radicalement la gestion administrative de la formation, libérant du temps pour des activités à plus forte valeur ajoutée.

4. Les communautés apprenantes

Les communautés d’apprentissage offrent une alternative souple à la formation traditionnelle : elles permettent à chacun d’apprendre à son rythme, tout en bénéficiant d’un soutien collectif disponible en continu.

L’animation de ces communautés devient un enjeu central, avec l’émergence du « Learner Community Manager », garant de l’engagement et de la dynamique d’apprentissage. L’intelligence artificielle joue également un rôle clé dans la personnalisation et l’optimisation de ces interactions.

5. Les pédagogies immersives

L’apprentissage immersif, bien que freiné par le coût des équipements (casques VR, simulateurs), continue de susciter un intérêt croissant. L’immersion sensorielle permet de créer des « Learner Experiences » (LX) où l’apprenant est acteur de son parcours.

La démocratisation des outils de création de contenu immersif, notamment via l’IA, pourrait favoriser son adoption et rendre ces expériences plus accessibles.

6. La désintermédiation des apprenants

L’IA ouvre la voie à un apprentissage plus autonome, où chacun peut accéder gratuitement à une multitude de ressources. Ce bouleversement remet en question le rôle des formateurs et des responsables de formation.

Cependant, l’autonomie totale n’est pas synonyme d’efficacité : l’organisation et l’accompagnement restent essentiels pour structurer ces parcours et maintenir la motivation des apprenants.

7. La pairagogie

La « pairagogie », ou apprentissage entre pairs, repose sur l’intelligence collective et la co-création de contenus. Popularisée par Howard Rheingold, cette approche place l’apprenant au centre du dispositif et favorise l’émergence de solutions collaboratives.

Le rôle des responsables de formation évolue vers celui de facilitateur, orchestrant les interactions et valorisant l’expertise des apprenants eux-mêmes.

8. L’érotisation du e-learning

L’engagement dans le e-learning passe par une dimension émotionnelle forte. Inspiré des méthodes du marketing, le concept d’ »érotisation » de la formation met en avant l’expérience apprenante : gamification, storytelling, mise en scène immersive…

L’objectif est de créer un désir d’apprendre et d’amplifier l’implication des apprenants en stimulant leur curiosité et leur engagement.

9. L’ingénierie des plateformes

Les plateformes LMS (Learning Management Systems) ne se limitent plus à la diffusion de contenus : elles deviennent des outils d’analyse et de prédiction, exploitant les « learning data » pour personnaliser les parcours.

L’avenir repose sur le développement de politiques de « social scoring » qui renforcent la fidélisation des apprenants en adaptant l’offre à leurs besoins et en favorisant une dynamique communautaire.

10. L’impact carbone de l’edtech

Face aux enjeux environnementaux, l’industrie de l’edtech doit réduire son empreinte carbone. Cela passe par l’optimisation des serveurs, la conception de formations plus sobres en données et le choix de partenaires écoresponsables.

Les acteurs du e-learning sont appelés à intégrer ces dimensions désormais incontournables dans leur stratégie.


Ces 10 tendances révèlent une évolution majeure du e-learning vers plus de personnalisation, d’immersion et de collaboration. Reste à chacun de s’approprier ces innovations pour construire un territoire apprenant en phase avec les attentes de demain.