Créer et innover, c’est cheminer vers l’entrepreneuriat
CRÉER ET INNOVER, C’EST CHEMINER VERS L’ENTREPRENEURIAT : CATHERINE TORTERAT
La créativité au service de la création d’entreprise…
Diffuser une culture de l’entreprenariat, stimuler l’innovation, accompagner des porteurs de projet…C’est l’esprit du programme mis en place avec l’ISCOM, Institut supérieur de communication et publicité. Catherine Torterat déléguée générale, nous livre son témoignage sur le programme entrepreneurial développé avec l’école.
Elle revient sur sa vision de l’entreprenariat et la nécessité de donner à chacun les moyens d’entrer dans cet écosystème.
« L’ISCOM, en tant qu’école de communication, est bien placée pour la création d’entreprise puisqu’on y stimule la créativité »
Pouvez-vous préciser la mission de l’Union des Couveuses d’Entreprises et en quoi la couveuse se distingue d’un incubateur classique ?
La couveuse répond à la volonté d’aller au-delà d’un accompagnement théorique du jeune entrepreneur. On a pris conscience dans les années 2000 que le passage à l’acte était une vraie rupture et qu’il fallait soutenir l’entrepreneur aussi dans « le faire ». Les couveuses proposent donc un test de marché grandeur nature et l’apprentissage du métier de chef d’entreprise. La loi initiative économique de 2003 a formalisé un contrat qui permet de fixer des objectifs pour le développement de l’activité, c’est le droit au test d’activité. Concrètement, les startups peuvent avec nous et sans risque rencontrer leur marché, leurs premiers clients et développer leur activité. L’Union des Couveuses est un réseau national qui chaque année accompagne plus de 5500 entrepreneurs dont les projets sont très variés, nous avons à cœur de soutenir une grande mixité de profils et d’aventures.
L’entrepreneuriat séduit de plus en plus les jeunes diplômés. Plus de 35% pensent à cette voie à l’issue de leurs études. Comment expliquez-vous ce goût pour la création d’entreprise ?
Je pense que notre société connait une vraie mutation depuis quelques années. Il y a une remise en cause du salariat, une défiance vis à vis du management qui encourage les jeunes à se réaliser par eux-mêmes et puis désormais il existe tout un écosystème qui favorise la création d’entreprise, c’est donc naturel d’y penser. Aujourd’hui, l’entreprenariat est vraiment devenu une étape de vie professionnelle. On essaie, on teste et on verra bien. Si ça marche, tant mieux et si ça ne marche pas, on pourra toujours tirer des bénéfices de cette expérience.
Pourquoi avoir mis en place un partenariat avec l’ISCOM ?
D’abord, il y a une volonté de l’ISCOM d’aller vers l’entrepreneuriat. L’école a intégré que c’était une étape dans un parcours de vie, qu’on ne pouvait pas passer à côté, et qu’il fallait donner les clés aux élèves pour qu’ils acquièrent une culture entreprenariale. Ensuite, L’ISCOM, en tant qu’école de communication, est bien placée pour la création d’entreprise puisqu’on y stimule la créativité. C’est notamment cette capacité à créer, innover qui permet de cheminer vers l’entreprenariat.
Quel est l’esprit du programme construit avec l’ISCOM ?
L’idée, c’est que l’entreprenariat est une culture qu’on peut inculquer…On peut naître entrepreneur parce qu’il y a un terrain familial mais on peut aussi le devenir. L’objectif est donc d’intégrer dès la première année, touche par touche, des notions qui ont trait à l’entreprenariat par des ateliers et des conférences. Et parallèlement à ce programme général, on va plus loin pour ceux qui ont un projet. C’est le principe du « test and start », un module qui permet aux étudiants/entrepreneurs d’avoir un accompagnement sur mesure et d’aller jusqu’au test d’activité.
Vous avez participé, en tant que membre du jury, au dernier séminaire des étudiants de 5ème année qui avaient à imaginer et prototyper un objet connecté. Pour vous, dans quelle mesure ce projet s’inscrit dans la dynamique entrepreneuriale ?
On voit à l’occasion de ce séminaire que les étudiants savent mettre en œuvre leur savoir entrepreneurial. Ils ont montré la capacité à créer, à innover dans une logique de marché. Ils ont su coopérer, mettre en place un travail collaboratif pour produire un projet sensé, étudier sa faisabilité et sa commercialisation.
On a d’ailleurs la preuve que leur projet tenait la route puisque, quelques semaines après le séminaire, L’Oréal a sorti une brosse connectée dont une des équipes avait eu l’idée…Sans doute une frustration d’avoir été devancés par l’Oréal mais aussi une vraie satisfaction d’avoir vu juste. Ce qui est aussi intéressant dans cette semaine de l’objet connecté et qui répond bien à l’esprit entrepreneurial, c’est la volonté d’aller jusqu’à la fabrication du produit, on est là dans une logique de test, on passe à l’étape du faire.
Quelles sont d’après vous les qualités indispensables pour se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Pour moi, il n’y a pas de profil idéal. Finalement, comme on peut apprendre à être entrepreneur, tout le monde ne l’est pas forcément mais tout le monde peut l’être. En revanche, il faut un déclencheur, une envie. En cela, je crois beaucoup à l’exemplarité des entrepreneurs. Les beaux parcours stimulent, ouvrent un chemin.
Il faut bien sûr avoir des idées mais là aussi on peut apprendre à en produire. Il y a des méthodes qui permettent de faire de l’idéation et même des structures dédiées à l’émergence qui accompagnent sur ce sujet les jeunes entrepreneurs. Et puis la bonne idée n’est pas forcément révolutionnaire, elle peut être par exemple la déclinaison d’un concept existant pour répondre à un nouveau marché.
D’après vous, quels sont les leviers qui stimulent aujourd’hui la création d’entreprise ?
C’est incontestablement le numérique qui booste la création d’entreprise…Et notamment les réseaux sociaux qui bouleversent les comportements et en créent de nouveaux. Si les réseaux sociaux étaient à l’origine un moyen d’informer et de s’informer, ils sont aujourd’hui des leviers pour engager de vraies dynamiques commerciales.